Springeurop Paper 14

 



« Pour une Europe géopolitique et économique plus forte et autonome »



Springeurop,  groupe de réflexion privé non partisan créé en 2013, est convaincu que dans le contexte de crise actuelle l’Europe ne pourra remplir un rôle crédible de leadership géopolitique sans avoir considérablement renforcé son économie, face notamment à la Chine et aux USA.

 

Parmi diverses priorités identifiées, épinglons :

Au niveau géopolitique :

  • La nécessité pour l’UE des 27 d’une procédure de coopération renforcée dans des domaines d’intérêt commun voire même étendue à terme à la nouvelle Communauté Politique Européenne (EPC) regroupant 44 pays ;
  • Des organes de gestion et de procédure de vote de l’UE permettant de prendre des décisions plus rapidement au niveau interne et international.


Au niveau économique :

  • La nécessité de renforcer la politique industrielle et d’innovation ;
  • La maîtrise du changement climatique et des nouvelles énergies.

 

Constat des principales faiblesses existantes :

  1. Si elle reste le 1er bloc économique mondial (450 M de consommateurs), l’UE manque de stratégie et de leadership géopolitique et économique face aux USA et à la Chine ;
  2. Son fonctionnement institutionnel est beaucoup trop lourd et complexe avec trois institutions et administrations ;
  3. Elle tarde à mettre en place sa stratégie avec des outils adéquats de financement et de régulation dans les secteurs d’avenir tels que les infrastructures, la défense, les semiconducteurs, les batteries, le digital, l’environnement et les énergies nouvelles ;
  4. Ses valeurs historiques et fondamentales basées sur l’universalité se trouvent attaquées de l’intérieur par un communautarisme de mauvais aloi ;
  5. Sa propension à légiférer urbi et orbi de façon bureaucratique empêche le développement du libéralisme économique et entraîne une désindustrialisation au profit de ses concurrents, surtout américains et chinois ;
  6. Enfin, l’écologie programmée repose sur des postulats idéologiques souvent éloignés de la science, du bon sens et des réalités industrielles.

 

Nos recommandations :

 

1/ Simplifier la gouvernance et la prise de décision de l’UE :

  • La politique étrangère et de sécurité commune serait définie par le Conseil mais à la majorité qualifiée et avec un droit de proposition, de contrôle et de véto du Parlement ;
  • Elle serait exécutée par le Président de la Commission assisté du Haut Représentant qui n’aurait plus de rôle ni de fonction autonome ;
  • Le Président du Conseil resterait nommé par le Conseil mais n’aurait plus qu’une fonction interne et aucune compétence de représentation externe de l’Union.

 

2/ Renforcer le rôle de l’€ :

L’Euro est un levier important pour une devise et une économie forte impliquant une feuille de route avec échéances :

  • Les pays membres de l’UE doivent imposer une discipline accrue aux pays présentant des déficits budgétaires importants, souvent couplés à des dettes publiques qui doivent tendre rapidement vers des moyennes européennes acceptables ;
  • En outre, il conviendra d’achever une Union Monétaire qui implique une solide structure de gouvernance comprenant la mise en œuvre de l’Union bancaire pilotée par l’UE. L’objectif est d’instaurer un marché pan européen des capitaux tout en protégeant les citoyens contre les prises de risques excessifs ;
  • Enfin, il sera important d’aider ceux qui n’ont pas encore adopté l’€ à respecter les critères d’adhésion dans les meilleurs délais, afin d’étendre son rayonnement et son statut auprès des autres grands blocs géopolitiques.

 

3/ Rationaliser les finances européennes, ses aides et subventions :

Il faut éviter le trop grand saupoudrage actuel sous « NextGenerationEU », « Feder », « ReacEU », « HorizonEurope », « InvestEU », « BEI et autres subventions et prêts  ».

 

4/ Créer un Conseil de Stratégie Economique et d’Innovation :

La Présidente de la Commission Européenne et le Commissaire à l’Industrie doivent instaurer un Conseil de Stratégie Economique et d’Innovation réunissant deux fois par an les représentants du patronat, PME et syndicats européens afin d’élaborer un plan de relance économiques sous-tendu par des KPI. Ce plan sera ciblé sur des technologies et des services innovants tels que les infrastructures, la défense et la sécurité, les semi-conducteurs, les batteries, l’environnement et les énergies nouvelles. Le « Global Gateway Board » ne devra pas être uniquement un projet géopolitique, mais économique vu ses priorités sectorielles. Il devra être intégré avec le patronat européen dans un nouveau Conseil de Stratégie Economique et d’Innovation afin d’éviter toute duplication.

 

5/ Cibler l’entreprenariat des jeunes post Erasmus :

En utilisant les fonds actuellement non dépensés, la Commission pourrait mieux supporter l’esprit d’entreprise européen chez les jeunes post Erasmus.

 

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Janvier 2023