Springeurop Paper 15

 



Pour une industrie européenne plus compétitive

« Passer des mots à l’action ! »




Défis majeurs de l'Europe en matière de compétitivité industrielle

 

Depuis des décennies la politique économique de l’Europe est basée sur la protection du consommateur, et sur la libre concurrence, avec un libre accès à son marché. Elle n’a pas protégé ses industries, dont beaucoup ont disparu ou se sont délocalisées, et a empêché l’apparition d‘acteurs industriels et de services européens leaders.

Plusieurs régions autrefois prospères sont devenues des déserts industriels avec un chômage important. L’Union se trouve aujourd’hui dans une situation de dépendance dangereuse dans des domaines stratégiques et des domaines de pointe, et manque de leaders mondiaux pour faire face aux géants américains et chinois.

L’Europe doit réagir, vite, et se créer une industrie plus compétitive !

 

Recommandations d’action à l’Exécutif européen

 

1 . Comme déjà souligné depuis 2019 dans divers papiers de Springeurop, l’UE doit d’urgence simplifier sa gouvernance trop complexe et lente et passer à une prise de décision à la majorité qualifiée, sous l'impulsion et l'autorité du Président de la Commission. Ceci permettra notamment d’arrêter un plan de relance de la compétitivité industrielle en concertation étroite avec le patronat européen.


2. Il conviendra de renforcer le Conseil Européen de l’innovation (EIC), avec un Board composé d’une majorité d’industriels assistés d’un nombre restreint d’académiciens et de fonctionnaires européens expérimentés en innovation. L’EIC assurera la relance de la compétitivité industrielle en encourageant massivement la R&D et le dépôt de brevets européens via des réductions d’impôt.


3. La compétitivité de l’industrie européenne étant mise en question depuis l’instauration de la US Inflation Reduction Act (IRA), la  

    Commission Européenne doit y répondre :

        a) En accélérant le plan industriel « Pacte Vert » avec des crédits d’impôts ;

        b) En assouplissant les règles des aides d'États en réaffectant les fonds existants afin de permettre aux entrepreneurs (surtout  

             les PME) de recevoir une aide directe sans subir des procédures bureaucratiques ;


4. La compétitivité de nos industries reste trop lourdement grevée par des prix d’énergie plus élevés qu’aux USA. L’UE doit choisir  

    comme marchés prioritaires ceux de l'énergie et des nouvelles technologies. Plus particulièrement :

        a) Un volet de la relance doit être consacré au défi de la sécurité d'approvisionnement en énergie à des prix plus compétitifs ;

        b) Un autre au développement de l'industrie de l'IT/ IA, des semi-conducteurs, de la cybernétique et de la défense - où nos

            concurrents américains et chinois sont leaders.


5. Orienter la politique industrielle de l’UE vers l’écologie et la transition climatique dans des domaines pratiques :

        a) Repenser la législation relative aux obligations de conformité des produits vendus dans l’espace UE et en les rendant

             facilement réparables grâce à des pièces construites suivant des critères écologiques et de performances techniques &

             consommation d’énergie optimisés ;

        b) Encourager la R&D et repenser l’octroi de brevets européens en ce sens ;

        c) Assurer la protection du marché UE de la menace des produits concurrents ne respectant pas ses critères,

            par exemple par la mise en place de taxes dissuasives ;


6. Mettre en place des mesures de défense de nos intérêts stratégiques :

       a) Renforcer de manière opportuniste le cadre législatif existant sur la protection des données personnelles, de même que les

            exigences de conformité des produits importés dans l’UE (utilisation de procédés de fabrication protégés par des brevets

            UE, etc.) ;

       b) Optimiser rapidement les taxes à l’entrée dans une optique « loi du Talion ».


7. L’UE doit changer sa stratégie de concurrence en modifiant son approche en matière de concentrations dans le contexte de la mondialisation. Elle doit donc permettre la création de géants européens susceptibles de faire jeu égal avec leurs pendants chinois et américains notamment.


8. Les carences de talents consécutives à la décroissance et au vieillissement de la population européenne entraînent par défaut une accélération de l’immigration en Europe. L’UE doit de ce fait :

         a) Renforcer et simplifier ses règles et ses lois migratoires ;

         b) Mettre en place des plans d’intégration plus efficaces ;

         c) Promouvoir une formation adéquate et continue des immigrés pour ses besoins industriels.


9. Springeurop recommande enfin que la Commission européenne ajoute sans tarder dans sa communication un volet particulier consacré à la nécessité de promouvoir l'esprit entrepreneurial, en publiant régulièrement des témoignages de succès de grandes entreprises, de PME, de start-ups et également d'organisations publiques.

 

 

 Septembre 2023